Bonjour à tous 👋
On espère que vous passez un bon été !
Parce que c'est difficile de travailler lorsque le soleil brille, que Calvin Harris vous déconcentre avec son dernier album et que les terrasses vous appellent...
Chez Hoopcare, on a résisté à toutes ces tentations (hum...) pour vous préparer cette newsletter numéro 3 !
Temps de lecture : 5 minutes
Quelques articles
La préhabilitation en pratique ! L'exemple du cancer du poumon au UK: faisabilité et résultats
Ce qu'on sait déjà: arrêter de fumer c'est top, faire du sport c'est bien et manger mieux c'est so healthy mais en pratique... peut-on modifier le comportement de nos patients en préopératoire et peut-on vraiment les pimper en quelques semaines avant la chirurgie ? Un essai au UK dans la chirurgie du cancer du poumon !
Population: patient de +18 ans, devant bénéficier d'une lobectomie pour cancer du poumon, pouvant marcher au moins 250 mètres au test ISWT (test de marche standardisé). Les patients avec un ISWT < 250 mètres bénéficiaient de test de VO2max. Les patients ayant une VO2max < 10 ml/kg/min n'étaient pas inclus (et la plupart du temps récusés pour la chirurgie).
Méthode: programme d'entrainement physique avec des exercices gradués et adaptés à la VO2max de départ. Programme de soutien psychologique et nutritionnel, basé sur un tri des patients par le score EQ-5D. Si le patient est identifié comme à risque, alors une intervention par un nutritionniste ou un psychologue est possible selon le besoin.
Evaluation de la faisabilité: jugée sur l'engagement des cliniciens à référer leurs patients et le taux d'adhésion des patients au programme.
Evaluation des résultats cliniques: évaluation clinique initiale répétée en fin de programme pour comparaison. L'évaluation physique comprend plusieurs tests: ISWT, score de fragilité clinique, test de marche des 6 min, 60s sit to stand test, hand grip dinamometry, IMC. L'évaluation des éléments subjectifs se faisait avec plusieurs tests dont l'EQ-5D.
Résultats: 377 patients ont été adressés au programme, 80% ont participé au premier rendez-vous, 74.3% ont réalisé l'évaluation initiale et 47.7% ont réalisé le parcours de préhabilitation. Des améliorations statistiquement significatives ont été retrouvées dans la totalité des tests objectifs et subjectifs.
Source: British Journal of Anaesthesia
Ce qu'on apprend dans cet article: la préhabilitation nécessite une organisation des professionnels du péri-opératoire à l'image de la RAAC. Cependant (et d'après cette étude notamment), une fois cette organisation en place, les patients sont coopérants, satisfaits et les résultats sur leur préparation préopératoire sont significatifs !
Les exercices préopératoires ont-ils un effet sur les complications post-opératoires ? Revue systématisée et méta-analyse
(Réalisées par nos confrères du CHU de Rouen 🐓🇫🇷🥳)
Ce qu'on sait déjà: la première étude nous montre qu'il est possible d'améliorer la condition physique des patients avant une chirurgie majeure. Cependant, cette amélioration statistique des tests peut-elle se traduire par un bénéfice clinique pour les patients ?
Population: patients devant bénéficier d'une lobectomie dans le cadre d'une tumeur du poumon non à petites cellules.
Méthode: revue systématisée des essais randomisés réalisés. L'effet de l'entraînement physique a été estimé par les risk ratio et les différences moyennes. L'impact clinique a été évalué par la différence minimale importante.
Critère de jugement principal: complications post-opératoires, complications post-opératoires cliniquement pertinentes (définie par un score de Clavien-Dindo > 1), mortalité à 30 jours.
Critère de jugement secondaire: durée d'hospitalisation, comparaison des résultats aux tests objectifs et subjectifs en début et fin de programme, taux d'adhésion au programme, événements indésirables.
Résultat: 14 études regroupant 791 participants ont été inclus. L'exercice physique réduit les complications avec un RR à 0.58 (IC95%, 0.45 to 0.75), réduit les complications cliniquement pertinentes (classification de Clavien-Dindo > 1) avec un RR à 0.42 (IC95%, 0.25 to 0.69). L'effet sur la réduction de la mortalité était trop imprécis pour obtenir un résultat significatif avec un RR à 0.66 (IC95%, 0.20 to 2.22). La durée de séjour était réduite d'une différence moyenne de 2.29 jours (IC95%, 0.98 - 3.59 jours). L'amélioration des tests objectifs et subjectifs était là aussi retrouvée. L'adhérence au programme variait entre 80 et 100% selon les études. Aucun événement indésirable n'a été retrouvé.
Source: British Medical Journal
Ce qu'on apprend dans cet article: cette méta-analyse retrouve l'amélioration des tests objectifs et subjectifs ainsi que la bonne adhésion au programme de préhabilitation. Elle retrouve une diminution significative des complications post-opératoires grâce à l'entraînement en préopératoire de lobectomie.
Efficacité du dépistage de la fibrillation auriculaire: méta-analyse
Ce qu'on sait déjà: dans la newsletter numéro 2, l'article du JACC nous apprenait que la FA majorait les risques de complications cardiovasculaires et de mortalité en post-opératoire de chirurgie non cardiaque. Mais y-a-t-il un intérêt à dépister la fibrillation auriculaire ?
Population: patients de +40 ans.
Méthode: revue systématisée d'étude observationnelle ou RCT, entre 2000 et 2015. Dépistage systématique ou opportuniste (lors d'une consultation pour un autre motif). La méthode de dépistage allait de la simple palpation du pouls à l'ECG 12 dérivations en passant par des méthodes intermédiaires (type plétysmographie).
Critère de jugement principal: incidence du diagnostic de FA
Critère de jugement secondaire: comparaison des types de dépistages (matériel utilisé, dépistage systématique ou opportuniste).
Résultat: 25 études ont été retrouvées (dont 3 RCT) comprenant 88,786 patients. L'incidence de la FA était de 1.5% (IC95%, 1.1 à 1.8%). Le dépistage était plus efficace lorsqu'il était systématique (vs opportuniste, 1.8% vs 1.1%), guidé par le médecin traitant (1.9% vs 1.1%) et avec des mesures répétées (2.1% vs 1.2%). Aucune différence statistiquement significative n'a été retrouvé entre les différentes méthodes de dépistage (palpation, ECG, plétysmographie...). Selon les études, 90.9% à 100% des patients détectés ont une indication à l'anticoagulation (CHA2DS2-VASc > 1).
Source: Plos One
Ce qu'on apprend dans cet article: le dépistage de la fibrillation auriculaire permet de détecter environ 1.5% de nouvelle FA chez les patients de 40 ans et plus. Ces patients ont, dans la grande majorité, une indication à l'anticoagulation. L'organisation du dépistage est probablement plus importante que la technique utilisée.
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L'excellent Mathias Rossignol nous répond avec sa simplicité et sa rigueur ! Une pépite de physio à ne pas manquer !
Contenu mis à disposition par Vibrio.
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