Bonjour à tous 👋
J'espère que vous avez passé un bon week-end !
Que vous soyez au bloc ou déjà sur la plage, voici 3 articles récents... de quoi alimenter la pause café, animer le bloc ou discuter autour d'un apéro !
Temps de lecture : 5 minutes
Quelques articles
Fibrillation auriculaire préopératoire et complications cardiovasculaires postopératoires en chirurgie non cardiaque
Ce qu'on sait déjà: la fibrillation auriculaire (FA) touche jusqu'à 10% des 80+ ans. La prévalence augmente depuis 50 ans avec l'allongement de l'espérance de vie mais son impact sur le risque post-opératoire est encore peu connu.
Population: patients bénéficiaires de medicaire aux USA, opérés pour une chirurgie non cardiaque entre 2015 et 2019, soit 8,635,758 patients.
Méthode: cohorte divisée en patient FA et non FA avec l'utilisation du score de propension en appariement sur l'âge, le sexe, l'ethnie, l'urgence, le type de chirurgie, le score de Lee, le CHA2DS2-VASc et les comorbidités.
Critère de jugement principal: mortalité à 30 jours.
Critère de jugement secondaire: survenu d'un AVC, d'un infarctus du myocarde ou d'une insuffisance cardiaque en post-opératoire.
Résulat: dans cette cohorte, 16.4% des patients étaient atteints de FA. Après appariement, la FA était associée à un sur-risque en terme: de mortalité (OR: 1.31; IC95%: 1.30-1.32), d'insuffisance cardiaque (OR: 1.31; IC95%: 1.30-1.33), et d'AVC (OR: 1.40; IC95%: 1.37-1.43). En revanche, le risque d'infarctus du myocarde était diminué (OR: 0.81; IC95%: 0.79-0.82). L'ajout de la FA au score de Lee permettait de le rendre plus discriminant (C-statistic 0.73 à 0.76).
Source: Journal of the American College of Cardiology
Ce qu'on apprend dans cet article: la présence d'une fibrillation auriculaire en pré-opératoire augmente les risques de mortalité et de complications cardiovasculaires post-opératoires. Sa recherche pré-opératoire pourrait permettre d'améliorer la précision du score de Lee.
Postopératoire en chambre/USC/Réa? Ne vous trompez pas.
Ce qu'on sait déjà: l'orientation post-opératoire du patient (réanimation, soins continues, hospitalisation conventionnelle) est une décision partagée entre l'anesthésiste-réanimateur et le chirurgien. Cependant, aucun score n'est utilisé en pratique clinique. Les critères retenus sont souvent subjectifs, empiriques ou basés uniquement sur le type d'intervention, majorant le risque d'erreur d'orientation.
Population: patient de 18 ans et plus, opérés dans un hôpital universitaire de Floride entre le 1er Juin 2014 et le 20 Août 2020.
Méthode: les auteurs ont considéré un patient "sous-trié" lorsque son risque de décès ou d'hospitalisation prolongée en USI était dans le quartile supérieur. Le patient sous-trié était ensuite apparié à un témoin de même niveau de risque mais orienté correctement en USC ou en USI.
Critère de jugement principal: mortalité et morbidité comparées entre les groupes "sous-trié" et contrôle/témoin.
Résultat: 10.6% d'admissions étaient sous-triées. Les patients sous-triés étaient plus âgés (64 ans vs 62 ans, p = 0.001), plus souvent des femmes (49.7% vs 44.0%, p < 0.001) et plus souvent admis avec une indication "do not resuscitate" (4.1% vs 1.1%, p < 0.001). 15.8% des patients sous-triés ont été admis secondairement en soins intensifs. En comparaison au groupe contrôle, le groupe "sous-trié" présentaient plus de complications: mortalité plus élevée (1.5% vs 0.7% ; p = .04), augmentation de la durée médiane d'hospitalisation (8.1 jours vs 6.0 jours, p < .001), plus d'intubation non prévue (3.4% vs 2.0% ; p = .01), plus d'insuffisance rénale aiguë (26.1% vs 19.5%; p < .001). Le coût d'hospitalisation était en revanche moins important dans le groupe sous-trié ($26 900 vs $32 700; p < .001).
Ce qu'on apprend dans cet article: d'après cette étude, le sous-triage est fréquent (10.6%) et ses conséquences sont lourdes: mortalité, insuffisance rénale aiguë, allongement des durées de séjour...
Source: Journal of American Medical Association
Identification automatisée des patients à risque de détérioration clinique à l'hôpital
Ce qu'on sait déjà: les patients fragiles ont une morbidité et une mortalité élevée dans les unités d'hospitalisation conventionnelles. Il existe des scores prédictifs de détérioration, cependant, aucune étude n'a évalué les bénéfices éventuels de l'automatisation de ces scores. Cette étude fait suite à l'étude pilote qui validait le score utilisé (dénommé AAM pour advance alert monitor). Ce score détermine un niveau de risque de transfert inopiné en réanimation ou de décès.
Population: 21 hôpitaux équipés par le système de détection des risques. 43,949 adultes de médecine polyvalente ont été inclus (15,487 dans le groupe intervention, 28,462 dans le groupe contrôle).
Méthode: essai de supériorité, prospectif: intervention vs traitement standard. Le seuil de déclenchement de l'alerte est fixé à un risque de 8% ou plus de transfert inopiné ou de décès à 12h. Un infirmier formé est avisé, étudie le dossier et déclenche une alerte au médecin référent du patient. Celui-ci peut engager des soins palliatifs ou appeler un réanimateur.
Critère de jugement principal: mortalité à 30 jours du déclenchement de l'alerte.
Critère de jugement secondaire: durée de séjour à l'hôpital, admission en soins intensifs, survie à 30 jours de l'admission.
Résultat:
Critère principal: risque relatif ajusté 0.84 (IC95, 0.79 - 0.90). Différence absolue de 3.8% de mortalité à 30 jours. Les auteurs ont calculé que 3 décès pourraient être évités pour 1000 patients.
Critères secondaires: dans le groupe intervention, moins d'admission en soins intensifs (17.7% vs 20.9%), durée de séjour plus courte (6.5 jours vs 7.2 jours), meilleure survie à 30 jours de l'admission (66.3% vs 62.5%).
Source: New England Journal of Medicine
Ce qu'on apprend dans cet article: un outil de détection automatisé des patients fragiles associés à une équipe d'infirmiers formés (équivalent IPA en France ?) permet de diminuer la mortalité à 30 jours des patients hospitalisés en médecine polyvalente.
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Contenu mis à disposition par Vibrio.
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